Lutte contre le Coronavirus, les gouvernements sont invités à financer une nouvelle feuille de route de 50 milliards de dollars pour mettre fin à la pandémie de Covid-19 et favoriser ainsi une reprise rapide des activités au niveau mondial. Annonce faite mardi 1er juin dernier par les dirigeants des principales agences mondiales de financement, de santé et de commerce.
« Il est désormais tout à fait clair qu’il n’y aura pas de reprise générale si l’on ne met pas fin à la crise sanitaire. L’accès à la vaccination est la clé des deux », ont-ils déclaré.
Faisant des millions de décès, laissant des séquelles médicales et économiques incalculables, forçant ainsi les états à prendre des mesures de restrictions inédites, la Covid-19 devient vite une pandémie qui a bouleversé la planète entière, résistante et produisant des variants qui inquiètent. Les vaccins mis au point en un temps record par les scientifiques apportent à ce jour un espoir de sortie de crise. Des financements publics et privés jamais vus auparavant sont venus soutenir la recherche, le développement et la mise à l’échelle de la fabrication de vaccins.
Le 1er juin dernier, l’OMS a validé le vaccin anti-COVID-19 Sinovac-CoronaVac pour une utilisation d’urgence, donnant ainsi aux pays, aux bailleurs de fonds, aux organismes d’achat et aux communautés la garantie qu’il répond aux normes internationales en matière d’innocuité, d’efficacité et de fabrication.
Pendant ce temps, les chefs des principales organisations mondiales dans les domaines du financement, de la santé et du commerce se sont unis pour exhorter les responsables gouvernementaux à financer d’urgence une nouvelle feuille de route de 50 milliards USD afin d’assurer plus rapidement la distribution équitable des produits nécessaires pour mettre fin à cette pandémie qui, depuis 18 mois, fauche des vies et anéantit des moyens de subsistance, et pour jeter les bases d’une reprise véritablement mondiale et accroître la sécurité sanitaire.
Dans une déclaration publiée par les journaux du monde entier, les dirigeants du Fonds monétaire international, du Groupe de la Banque mondiale, de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Organisation mondiale du commerce (Kristalina Georgieva, Tedros Adhanom Ghebreyesus, David Malpass et Ngozi Okonjo-Iweala) appellent à investir 50 milliards USD pour générer un gain économique mondial de 9000 milliards USD d’ici 2025 et accroître la capacité de fabrication, les approvisionnements et les flux commerciaux de produits de diagnostic, d’oxygène, de traitements, de fournitures médicales et de vaccins, et assurer leur distribution équitable.
Les chefs des principales organisations mondiales ont souligné que les gouvernements devaient agir sans plus attendre, au risque de voir se produire d’autres vagues et des flambées explosives de COVID-19 et apparaître des variants du virus plus facilement transmissibles et plus dangereux qui nuiront au redressement mondial.
« Il est désormais clairement établi qu’il n’y aura pas de reprise généralisée tant que la crise sanitaire ne sera pas terminée. L’accès à la vaccination est essentiel dans les deux cas », ont-ils averti.
Cette déclaration conjointe s’appuie sur une analyse faite récemment par le personnel du FMI, d’après laquelle un nouvel investissement de 50 milliards USD est nécessaire pour accroître la capacité de fabrication, l’approvisionnement, les flux commerciaux et la mise à disposition des produits de diagnostic, de l’oxygène, des traitements, des fournitures médicales et des vaccins, et assurer ainsi plus rapidement leur distribution équitable. L’argent injecté relancerait aussi la croissance économique partout dans le monde. « Pour un coût estimé à 50 milliards USD, [cet investissement] mettra fin plus rapidement à la pandémie dans les pays en développement, réduira le nombre d’infections et de décès, accélérera la reprise économique et générera quelque 9 000 milliards USD en gains de production supplémentaires à l’échelle mondiale d’ici 2025 », ont déclaré les dirigeants.
« Le monde a absolument besoin de plusieurs vaccins contre la COVID-19 pour corriger les énormes inégalités d’accès dans le monde », a déclaré pour sa part la Dre Mariângela Simão, Sous‑Directrice générale de l’OMS chargée de l’accès aux produits de santé. « Nous exhortons les fabricants à participer au Mécanisme COVAX, à partager leur savoir-faire et leurs données et à contribuer à la maîtrise de la pandémie », a-t-elle ajouté.
Mais l’élément crucial de cet investissement est qu’il stimule la vaccination dans le monde et remédie au manque d’équité. « Il faut donc revoir notre ambition à la hausse et vacciner plus rapidement davantage de personnes : l’OMS et ses partenaires du Mécanisme COVAX se sont fixé pour objectif de vacciner environ 30 % de la population dans tous les pays d’ici la fin de 2021. Toutefois, d’autres accords et de nouveaux investissements permettraient même d’atteindre 40 % de la population et au moins 60 % à la fin du premier semestre de 2022 », ont déclaré les quatre dirigeants.
Les gouvernements sont instamment invités à saisir l’occasion d’investir pour augmenter les approvisionnements en vaccins, en oxygène, en tests et en traitements. Un appel à la clôture de l’Assemblée mondiale de la Santé et au moment où va démarrer une série de réunions du G7, tout d’abord une réunion des ministres des finances à la fin de la semaine et à la suite du Sommet mondial sur la santé coorganisé par l’Union européenne et l’Italie, qui préside le G20.
« Pour pouvoir multiplier les injections de toute urgence, il faut sans plus attendre faire don de doses aux pays en développement en respectant les plans nationaux de déploiement des vaccins, y compris par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX. La coopération sur les questions liées au commerce est également nécessaire pour garantir la libre circulation entre les pays et l’augmentation des approvisionnements en matières premières et en vaccins finis », ont suggéré les chefs des principales organisations mondiales.
La Banque mondiale mettra en place des projets de vaccination dans au moins 50 pays d’ici le milieu de l’année, la Société financière internationale s’employant à mobiliser le secteur privé pour stimuler l’offre de vaccins pour les pays en développement. Enfin, l’OMC s’attache à libérer les chaînes d’approvisionnement pour que le plan réussisse.
Un nouvel engagement certes à œuvrer ensemble afin d’accroître le financement requis, d’encourager la fabrication et d’assurer une circulation sans entrave des vaccins et des matières premières entre les pays de manière à améliorer considérablement l’accès aux vaccins à l’appui de la riposte sanitaire et de la reprise économique, et à apporter l’espoir nécessaire.
Eric Musumadi, Santénews.Info