Eruption volcanique de Nyiragongo : l’heure est à l’assistance des victimes

Tête à tête entre la communauté humanitaire en RDC et la délégation gouvernementale dépêchée dans la ville de Goma après l’éruption volcanique de Nyiragongo le 22 mai dernier.
Objectif, rechercher des voies et moyens pour renforcer l’assistance humanitaire en faveur des victimes de cette éruption volcanique.
Devant les représentants de l’équipe humanitaire du pays réunis mardi 1er juin dernier au salon rouge de l’hôtel du gouvernement à Kinshasa, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention a, au nom de l’équipe gouvernementale, lancé un plaidoyer pour la mobilisation de l’aide humanitaire en faveur de la population sinistrée de la ville de Goma.
Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies et Chef de la délégation de la Communauté humanitaire, M. David Mclachlan-Karr a quant à lui insisté sur la protection des équipes humanitaires contre les attaques éventuelles des bandits armés dans la zone d’intervention.


Une rencontre d’extrême importance pour le gouvernement congolais et la communauté humanitaire, à quelques semaines de l’éruption volcanique de Nyiragongo qui a secoué la ville de Goma et ses environs le samedi 22 mai dernier dans la soirée, nous sommes dans la province du Nord-Kivu.


La lave s’est écoulée en deux directions depuis les flancs du volcan, une coulée s’immobilisant dans les faubourgs nord-est de Goma, l’autre coupant sur un kilomètre la route nationale 4 reliant Goma à Butembo, un axe régional majeur et vital pour l’approvisionnement de la ville.


La délégation gouvernementale envoyée à Goma avec à sa tête le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Dr. Jean-Jacques Mbungani s’est concertée ce mardi 2 juin avec la communauté humanitaire conduite par M. David Mclachlan-Karr dans le salon rouge de l’hôtel du Gouvernement à Kinshasa.

Au menu des échanges, la recherche des voies et moyens pour renforcer l’assistance humanitaire en faveur des victimes de cette éruption volcanique.
Devant les représentants de l’équipe humanitaire du pays, le Ministre de la Santé a, au nom de l’équipe gouvernementale, lancé un plaidoyer pour la mobilisation de l’aide humanitaire en faveur de la population sinistrée de la ville de Goma.
“Nous sommes ici au nom de l’équipe du Gouvernement qui a effectué la mission à Goma et qui continue à faire le plaidoyer pour que l’action de la communauté internationale soit encore plus élevée que ce qui est déjà fait. Toutes les interventions montrent à dessein la volonté des humanitaires d’accompagner notre pays face à la difficulté actuelle. Et je vous remercie sincèrement pour cette volonté affichée… Il est important de continuer avec le comité restreint pour arriver à mettre en place tout un mécanisme d’accompagnement”, a déclaré le Dr. Jean-Jacques Mbungani.


La question de l’accès à l’eau potable, avec les risques d’épidémie liés, s’avère particulièrement urgente, selon les organismes humanitaires opérant dans la région. Selon le médecin chef de Zone de Kirotshe, « 35 cas suspects de choléra ont été identifiés dans la zone de santé de Kirotshe », a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans son bulletin humanitaire. 
Le même document note que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a fait état d’une augmentation rapide des cas suspects depuis le 29 mai dernier dans l’aire de santé de Sake, enregistrant « 18 cas suspects en deux jours ». 


L’UNICEF a ainsi mis en place 10 points d’eau et installé 12 points de chloration à Sake et plus de 55 autres points de chloration manuelle ont été installés sur l’axe Sake-Minova.


Face à cette catastrophe qui survient à un moment où les besoins humanitaires augmentent dans la région, alimentés par l’insécurité et exacerbés par la pandémie de la Covid-19 et son impact sanitaire et socio-économique, le Ministre de la Santé et chef de la delegation gouvernementale rassure la communauté humanitaire quant aux strategies de la riposte.
« Le Gouvernement fait le maximum. Et nous espérons que les humanitaires vont nous accompagner au-delà de ce qui a été fait maintenant. Nous vous assurons également qu’au Gouvernement, nous allons tout mettre en œuvre pour que les difficultés administratives liées à la douane, et pour d’autres difficultés en lien avec l’entrée sur le territoire congolais, soient résolues, parce que cela va contribuer à aider nos populations ».

Par ailleurs, le numéro un de la Santé Publique, Hygiène et Prévention n’a pas manqué de saluer les initiatives locales des congolais et des acteurs politiques qui se mobilisent également pour la cause de leurs compatriotes en difficulté.


Il faut notez que plusieurs villages ont été affectés suite à l’éruption du volcan Nyiragongo dans l’Est de la RDC, de nombreuses personnes sont sans abri après l’évacuation ‘‘préventive’’ et ‘‘obligatoire’’ ordonnée la veille par les autorités locales. Le bilan de cette catastrophe est 32 personnes mortes depuis l’éruption samedi 22 mai dernier. Entre 900 et 2 500 habitations ont été détruites, au moins dix quartiers sont privés d’eau courante, et une grande partie de la cité n’est plus alimentée en électricité. L’accès à l’eau potable étant un souci majeur, aggravé par des poussières et cendres toxiques qui se mélangent aux eaux de pluie.


A l’issue de cette réunion avec l’équipe gouvernementale, le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies et Chef de la délégation de la Communauté humanitaire, M. David Mclachlan-Karr, s’est réjouit de la volonté politique qu’affiche le gouvernement de la République, notamment sur le fait de mobiliser les humanitaires par rapport à ce drame de la belle ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
« Nous avons eu l’opportunité d’échanger des points de vue avec l’équipe gouvernementale sur la riposte à la crise humanitaire à Goma. Nous avons surtout parlé de la nécessité d’augmenter, de renforcer l’assistance pour les personnes déplacées qui ont été évacuées par les les autorités du Nord-Kivu pour leur protection. Nous avons actuellement recensé près de 400.000 personnes qui sont dans le besoin. Et nous sommes en train de planifier avec le Gouvernement un paquet d’assistance en faveur des sinistrés.
Grosso modo, l’échange était fructueux. Et nous avons échangé sur comment renforcer notre coopération pour la mobilisation des ressources auprès des bailleurs de fonds qui vont financer ce programme de riposte », a déclaré M. David Mclachlan-Karr, avant d’insister sur la protection des équipes humanitaires contre les attaques éventuelles des bandits armés dans la zone d’intervention.


« Les défis dans la province du Nord-Kivu étaient déjà énormes avant ce dernier déplacement, car les conflits et la violence ont déraciné plus de 2 millions de personnes dans la province, dont 450.000 rien que cette année », a rappelé la cheffe du bureau du HCR à Goma.
Notez que l’éruption la plus meurtrière du Nyiragongo, en 1977, avait fait plus de 600 morts, la région de Goma étant une zone d’intense activité volcanique, avec six volcans, dont le Nyiragongo et le Nyamulagira qui culminent respectivement à 3 470 et 3 058 mètres.

Eric Musumadi, Santenews.Info

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