SANTENEWS
Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani, a reçu une délégation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce 20 mars 2023, dans son cabinet de travail, à Kinshasa.
Envoyée par le Directeur Général de l’OMS, cette délégation, conduite par Dr Gaya M. Gamhewage, (Directeur de la Prévention et de la Réponse aux inconduites sexuelles), est venue partager avec le gouvernement congolais, à travers le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, les informations recueillies, avant la publication, dans les prochains jours, du rapport définitif et détaillé de l’enquête sur des abus sexuels commis par les employés de l’OMS, dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri, en République Démocratique du Congo, durant la riposte contre l’épidémie d’Ebola, entre 2018 et 2020.
Toutefois, Dr Gaya M. Gamhewage a reconnu que le rapport a trop trainé et a rappellé que l’agence onusienne a pris toutes les dispositions pour la suite de la carrière de ces agents.
De son côté, le Ministre Jean-Jacques MBUNGANI a salué la volonté de l’OMS de coopérer et a souligné l’importance de mettre fin à ses abus venant d’un organisme international qui a encore remué la plaie dans un pays déjà victime des exactions et autres formes de violences consécutives au cycle de guerres infernales dans sa partie orientale.
Notons que la semaine dernière, une centaine de victimes de violences sexuelles, perpétrées par des travailleurs humanitaires en République Démocratique du Congo, a bénéficié d’une aide financée par l’OMS, qui a fait l’objet des critiques acerbes, pour la lenteur de sa réaction. Quelques 115 victimes d’exploitation et d’abus sexuels, commis par des travailleurs humanitaires pendant l’épidémie d’Ebola de 2018-2020, ont été identifiées jusque-là.
Selon Dr Gaya Gamhewage, l’OMS avait mandaté l’UNFPA, qui lutte contre les violences sexuelles, pour retrouver les victimes, souvent dans des conditions très difficiles, et leur porter assistance, que ce soit sur le plan médical, psychologique ou encore financier.
Rappelons qu’en 2021, un rapport indépendant avait établi que 21 employés de l’OMS se trouvaient parmi les 83 humanitaires accusés d’exploitation et d’abus sexuel contre des dizaines de personnes dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, en RDC, pendant la survenue de cette épidémie d’Ebola.
Les enquêteurs ont interrogé des dizaines de femmes à qui on a proposé du travail en échange de rapports sexuels ou qui ont été victimes de viols. Il s’agit de 63 femmes et 12 hommes victimes, âgées de 13 à 43 ans.
Les conclusions de ce premier rapport, mené par une commission nommée par l’OMS, dénoncent des «défaillances structurelles» et des «négligences individuelles».