Particulièrement handicapante, l’arthrose de la main ne bénéficie pas aujourd’hui de traitement curatif. Tout juste parvient-on à soulager les personnes qui en souffrent ou à retarder la progression de la maladie, comme c’est le cas pour les autres localisations de l’arthrose.
Mais cette situation pourrait être amenée à changer, du moins si l’on en croit une nouvelle étude scientifique. Parue ce 21 décembre dans la revue Science Translational Medicine, celle-ci met en lumière un potentiel nouveau médicament pour traiter cette pathologie : le Talarozole. A l’origine, ce médicament connu comme agent bloquant le métabolisme de l’acide rétinoïque, qui en augmente alors la production, avait été expérimenté contre l’acné et le psoriasis, mais les tests n’avaient pas abouti.
Ici, des chercheurs de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) ont commencé par étudier une variante génétique commune, liée à une arthrose sévère des mains. A l’aide de patients récemment opérés de la main, et de modèles animaux, ils ont pu constater que les niveaux d’acide rétinoïque étaient particulièrement bas chez les personnes à risque d’arthrose sévère de la main. Des expériences menées chez la souris ont alors permis de montrer que le fait de booster la synthèse d’acide rétinoïque a supprimé l’inflammation du cartilage articulaire, permettant d’identifier le Talarozole comme une option thérapeutique viable pour l’arthrose.
Le Talarozole étant a priori sans danger pour l’homme, un petit essai clinique est en cours pour voir si ce médicament peut vraiment améliorer les symptômes d’arthrose.
“Il existe un besoin urgent de traitements modificateurs de la maladie conçus pour prévenir ou inverser les symptômes douloureux de l’arthrose. Cette étude fait apparaître une nouvelle compréhension des causes de l’arthrose de la main, qui pourrait conduire à l’identification de nouvelles cibles biologiques d’intervention” dans cette pathologie »,
s’est enthousiasmé le Dr Neha Issar-Brown, directrice du pôle Research and Health Intelligence de l’association caritative Versus Arthritis, qui a financé cette étude.
“Cette recherche n’en est encore qu’à ses débuts, mais avec ces découvertes encourageantes, nous nous rapprochons de la capacité de développer une nouvelle classe de médicaments modificateurs de la maladie pour traiter l’arthrose, prévenir la douleur chronique et permettre aux gens de bien vivre avec cette pathologie”,
a-t-elle conclu dans un communiqué.
Par Deborah NKENGE/ Santemagazine.fr