Le monde célèbre chaque année en date du 23 mai, la journée internationale de l’élimination de la fistule obstétricale. Cette journée est une occasion cruciale de sensibiliser à cette blessure grave et souvent négligée qui affecte des millions de femmes et de filles dans le monde entier.
La fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Il s’agit d’une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé ou obstrué sans accès à un traitement médical rapide et de qualité. Elle provoque chez les femmes et les jeunes filles des fuites d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne souvent des problèmes médicaux chroniques, comme la dépression, ainsi que l’isolement social et l’aggravation de la pauvreté. 90 % des grossesses impliquant une fistule se terminent par une mortinaissance.
La fistule obstétricale présente des signes et symptômes suivants :
- Fuites urinaires ou fécales constantes
- Douleur pelvienne
- Incontinence et odeur désagréable
- Difficultés à marcher ou à s’asseoir
- Fatigue et anémie
- Dépression et isolement social
La santé maternelle a connu des progrès significatifs ces dernières années à l’échelle mondiale, mais la fistule obstétricale reste une menace, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Même si la grossesse et l’accouchement sont généralement plus sûrs que jamais, des milliers de femmes subissent chaque année les conséquences dévastatrices de la fistule obstétricale. Ces blessures à l’accouchement, résultant d’un travail prolongé et dystocique, ne sont pas seulement un problème médical mais aussi le reflet d’inégalités systémiques persistantes, enracinées au sein des sociétés.
« Rompre le cycle : prévenir la fistule dans le monde », est le thème retenu pour cette année qui met l’accent sur la nécessité urgente de lutter de manière globale contre la fistule obstétricale, en mettant en lumière non seulement le besoin d’un accès équitable à des services de santé maternelle de qualité, mais aussi d’une réintégration sociale des personnes affectées et d’un investissement soutenu dans les systèmes de santé.
Près d’un demi-million de femmes et de filles dans le monde vivent avec une fistule obstétricale. Des milliers de nouveaux cas surviennent chaque année. Pour chaque décès maternel, 20 à 30 femmes supplémentaires subissent des blessures lors de l’accouchement qui affectent considérablement leur qualité de vie et leur bien-être. 9 % des cas de fistule obstétricale entraînent des mortinaissances.
Il est important de se rappeler que la fistule obstétricale est évitable et traitable. L’accès à des soins de santé maternelle de qualité, y compris à des services de césarienne d’urgence, est essentiel pour prévenir la maladie. Pour les femmes déjà touchées, des interventions chirurgicales réparatrices peuvent guérir la fistule et restaurer leur dignité et leur santé.
L’or Kalombo