Tenue ce vendredi à Kinshasa de la réunion du second trimestre 2021 du comité technique de suivi du Projet Multisectoriel de Nutrition et Santé en présence du Secrétaire Général à la Santé.
Les acteurs du secteur signalent que la situation reste alarmante suite à l’insécurité alimentaire, d’où l’appel à la responsabilité et à l’engagement collectif.
La malnutrition chronique en RDC reste un problème de santé publique et constitue une menace sérieuse à la survie, avec des conséquences catastrophiques sur la croissance et le développement cognitifs des enfants en RDC.
« Et cette malnutrition chronique se poursuit pour atteindre un pic de plus de 55% des enfants » , signale Dr. Khady Touré, Project Manager du PMNS.
« Si on agit pas, demain l’avenir de tout le Congo pourra être hypothéqué« , prévient pour sa part le Directeur National du Programme National de Nutrition.
Selon les données les plus récentes, environ 1 enfant sur 2 a un problème de malnutrition, soit environ 41,8% représentant 5,6 million d’enfants de moins de cinq ans présentent un retard de croissance (RDC MICS 2018). A la base, une insécurité alimentaire chronique aiguë dans 13 provinces sur les 26 que compte le pays.
Par ailleurs, le gouvernement congolais avait sollicité l’appui de ses partenaires notamment la Banque Mondiale, partenaire traditionnelle qui avait accepté d’accomapgner le pays dans cette lutte acharnée contre la malnutrition chronique.
A travers cet appui de la Banque Mondiale, le gouvernement de la République a été financé à hauteur de 502 millions de dollars pour mettre en œuvre le projet de lutte contre la malnutrition dans les provinces du Kwilu, du Kasaï, du Kasaï-central et du Sud-Kivu. Un suivi du projet multisectoriel s’impose, d’où le sens de cette réunion du second trimestre 2021 du comité technique en présence notamment du Secrétaire Général à la Santé, des Directeurs du Pronanut, de la Direction de la Santé de la famille, du Programme National de la Santé des adolescents, des secrétaires généraux du Ministère des affaires sociales, du Ministère de l’EPST, du Ministère de l’agriculture, du Ministère de la pêche et élevage du Ministère de genre et famille, ainsi que du Coordonnateur de l’UG-PDSS.
Le Secrétaire Général à la Santé présent à l’ouverture des travaux de cette réunion appelle à la responsabilité et l’engagement de tous les acteurs du secteur.
» Ici l’importance pour les ministères concernés de mobiliser les collaborateurs au niveau des provinces et au niveau des territoires, ils doivent s’engager et nous devons collaborer pour trouver une solution à la malnutrition dans ce pays. La santé ne peut réussir que quand il y a la disponibilité des aliments au niveau des ménages. Vous allez éduquer les gens qui n’ont rien à manger, quel travail vous êtes entrain de faire? Cessons de travailler comme des silos, nous devons travailler en horizontalité« , à dit le Dr. Pierre Lokadi Otete.
Occasion pour le Coordonnateur national de l’UG-PDSS de rappeler qu’il n’y a personne parmi les participants à cette réunion qui doit se considérer comme bénéficiaire du projet, tout le monde est acteur de mise en œuvre de ce projet.
« Les réunions de comité de suivi sont des occasions où nous devons non seulement apprécier ce qui a été fait, mais surtout observer ce qui n’a pas bien marcher. La responsabilité de la réussite de ce projet revient à tous, chacun a un rôle particulier à jouer et c’est pour cette raison que je nous appelle à des échanges tout à fait francs, sans tabou… nous n’allons pas nous faire des cadeaux pour ce projet, ce projet doit véritablement réduire la malnutrition dans les 4 provinces ciblées« , a fait savoir le Docteur Dominique Baabo.
Notez que le Pronanut assure la coordination technique du Programme Multisectoriel de Nutrition et de Santé et l’Unité de Gestion du PDSS la gestion fiduciaire. A ce jour, les interventions directes de nutrition, celles qui relève du secteur de la santé a elles seules n’apportent que 20% de la solution.
« Je voudrai ici mesdames et messieurs solliciter votre bon sens, votre engagement, votre abnégation pour que les échanges que nous avons tout à l’heure puissent être fructueux afin de permettre à ce que nous puissions améliorer la façon de faire pour que les résultats escomptés dans le cadre de ce projet puissent être atteints« , exhorte le Dr. Bruno Bindamba.
Consciente de cette situation alarmante, la RDC s’est dotée depuis septembre 2013 d’une politique nationale de Nutrition qui en plus du secteur de la santé fait une place de choix aux secteurs sensibles à la nutrition.
Eric Musumadi