HAMULI IRAGI ARMAND
La province du Sud-Kivu fait face à un phénomène de consommation abusive des drogues ces dernières années. Une situation qui constitue un danger permanant pour toute la province.
La consommation des substances psycho-actives notamment : le tabac, l’alcool et la drogue, constitue un véritable problème de santé publique en RDC en général et la province du Sud-Kivu en particulier , non seulement puisqu’elle engendre des maladies non transmissibles comme le cancer , l’AVC et le diabète, mais aussi l’usage de ces substances est un facteur favorisant la propagation de plusieurs maladies transmissibles, et la racine des phénomènes indésirables comme : les violences sexuelles et basées sur le genre, les accidents de circulation, la délinquance juvénile ainsi que le banditisme.
Cette situation est beaucoup plus répandue chez les jeunes qui, à la longue, développent une dépendance à ces produits avec toutes les conséquences qui en découlent.
Les drogues couramment utilisées au Sud-Kivu sont le cannabis, les boissons fortement alcoolisées, certains médicaments (benzodiazépine, tramadol…) mais aussi l’héroïne et le Crack deux drogues qui font rage ce dernier temps.
Selon une enquête menée dans la ville de Bukavu par OPADEC à travers son programme CONGO NATION SANS DROGUES, plus de 500 jeunes ont développé des dépendances à l’héroïne et au crack, et la majorité d’entre eux vivent dans des ghettos, dans de conditions inhumaines.
Pour NSHOKANO KANYURHI Emmanuel, Coordonnateur OPADEC et point focal du PNLCT (Programme National de Lutte Contre les Toxicomanies et substances toxiques) pour la province du Sud-Kivu, les femmes et jeunes filles qui sont dans la toxicomanie restent les plus vulnérables car exposées à plusieurs maux comme : la prostitution juvénile, les viols collectifs, les grossesses indésirables, les mariages précoces, mariages forcés, aussi cela affecte aussi le fœtus au moment de la grosse provoquant des malformations, avortements et autres.
Signalons que parmi ces usagers, certains s’injectent la drogue et par manque d’outils d’injection, une seringue est partagée entre 3 à 5 personnes avec un grand risque de contamination au VIH/SIDA, à l’hépatite c mais aussi à plusieurs autres maladies transmissibles par voie sanguine.
Les maladies souvent développées par les usagers de drogue sont notamment, le VIH/SIDA, les maladies sexuelles transmissibles (blennorragie, syphilis …), la Tuberculose, Hépatite c, la Malnutrition aiguée, les maladies de la peau, les troubles psychiques, la Cirrhose de foie, Certains cancers, l’ Hypertension artérielle et l’infertilité.
Afin d’alerter l’opinion nationale qu’internationale sur les désastres causés par l’héroïne et le crack dans la ville de Bukavu , OPADEC réalise présentement un documentaire en rapport avec cette situation et le documentaire sera projeté pour sa toute première fois le 26 Juin en marge de la célébration de la journée Mondiale de lutte Contre la drogue dans une soirée regroupant les ONGs engagées dans le développement au Sud-Kivu, les autorités politico-administratives, les officiers de la police et de l’ armée afin de réfléchir ensemble sur des pistes de solutions à apporter à ce problème avant qu’il ne déciment toute la jeunesse.