Bunia: la tuberculose dans les prisons,  un danger permanant!

Par Déborah NKENGE


La tuberculose est une maladie contagieuse et la plus mortelle au monde. Elle tue environ 1,6 million de personnes chaque année selon l’organisation mondiale de la santé.
Parmi les pays le plus touché, l’on peut citer République Démocratique du Congo où cette maladie représente un vrai problème de santé publique surtout dans les prisons.

Dans ce milieu, la prévalence de la tuberculose est plus élevée qu’à l’extérieur, souvent à cause de la surpopulation carcérale, de la ventilation insuffisante, de la méconnaissance des mesures préventives, de l’absence de suivi des malades et du manque de régularité dans la prise des traitements. Faute de traitement adéquat, non seulement les personnes atteintes de tuberculose ne guérissent pas, mais encore des souches résistantes de la maladie se développent, se propageant parmi les patients, les autres détenus et la population générale.

…Focus, Prison centrale de Bunia…

Situé dans la province de l’Ituri, la prison centrale de Bunia enregistre plus ou moins dix cas de tuberculose chaque mois a fait savoir le médecin coordonnateur de la tuberculose de l’Ituri.
« En routine nous enregistrons dix cas, c’est seulement lors des campagnes que nous arrivons à dépister plus de 35 malades et sous traitement nous avons 120 malades. J’aimerai mettre un petit bémol sur cette situation puisqu’il y a souvent des incompréhensions, lorsqu’on parle de 120 cas, il ne s’agit pas des nouveaux cas dépistés bien au contraire, il s’agit des malades qui sont sous traitement ». a précisé Gispin MUKONKOLE

A l’en croire au-delà de l’état de vulnérabilité due à leur état de santé, la surpopulation, la malnutrition, aggrave encore plus d’avantage la maladie
« Dès que vous entrez dans cette prison vous pouvez lire la malnutrition dans les visages des détenus. J’ai assisté plusieurs fois à la distribution des repas mais on donne à ces gens deux cuillères d’un mélange de maïs et haricot avec l’eau et de trace d’huile ». A-t-il regretté

La cellule d’isolement des malades construite pour contenir un effectif de 16 malades, la zone refoule du monde, on peut compter jusqu’à 50 détenus malades voir plus, ce qui constitue un danger pour la santé des détenus de cette maison carcérale.

Ainsi, Pour lutter contre la tuberculose dans cette maison carcérale, Gispin MUKONKOLE estime qu’il est nécessaire d’interrompre la transmission en dépistant à temps les personnes atteintes de tuberculose évolutive et en empêchant la progression de la tuberculose chez les personnes déjà infectées.

«On devrait normalement avoir un service permanent au niveau de la prison pour le diagnostic de la tuberculose. D’ailleurs c’est notre défi pour cette année 2023, implanté un service permanent et l’équiper, parce qu’il ne suffit pas seulement de faire le diagnostic tel qu’on le souhaite mais aussi la radio. on doit aussi commencer à soigner la tuberculose latente c’est-à-dire ce qui n’ont pas encore développé la tuberculose et pour le soigner nous devons faire le test quand il va se révéler positif on le met sous traitement malheureusement ce test n’est pas à notre porté. » regrette-t-il avant de poursuivre « nous faisons des plaidoyers pour qu’on puisse accélérer la procédure judiciaire pour libérer les détenus qui sont libérable afin de désengorger la prison »
Signalons que les taux observés chez les prisonniers restent beaucoup plus élevés (de 5 à 50 fois) que les moyennes nationales, tant dans les pays développés que dans les pays en développement.

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