Enquête sur les origines du Covid-19 : l’OMS a-t-elle baissé les bras ?

Trop d’ »entraves », et pas assez d’accès… l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a-t-elle abandonné son enquête sur les origines du Sars-Cov-2 ? Une déclaration d’une des officielles de l’organisation, fustigeant la mauvaise volonté des Etats a semé le doute. Jusqu’à forcer le patron de l’institution internationale à démentir, malgré les difficultés réelles de l’institution pour mener à bien ses recherches sur les origines du Covid-19.

Alors que l’OMS devait préciser les résultats d’une première phase de recherche non concluante menée en Chine, en janvier 2021, une déclaration à Nature, la prestigieuse revue scientifique, a en effet mis le feu aux poudres mardi 14 février dernier, alors que l’ONU affirme régulièrement être empêchée dans sa mission sur les origines du coronavirus. »Les politiques menées dans le monde entier à ce sujet ont vraiment entravé les progrès dans la compréhension des origines du Sars-Cov-2″, avait ainsi déclaré Maria Van Kerkhove, épidémiologiste à l’OMS, avant d’affirmer que la « phase 2 » des investigations de l’ONU était « nulle et non avenue »

En réaction, le mercredi dernier le patron de l’organisation s’est personnellement engagé à tout faire pour obtenir une réponse sur les origines du Covid-19, démentant tout abandon des recherches. « Il y a une dimension scientifique et morale à ce problème et nous devons continuer à pousser jusqu’à ce que nous ayons la réponse », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’un point de presse.

Le patron de l’OMS a souligné qu’il avait récemment envoyé un courriel officiel à un haut responsable chinois pour demander une nouvelle fois la collaboration de Pékin afin d’essayer de trouver où et quand le virus du Covid-19 a commencé à se répandre jusqu’à devenir la pire pandémie depuis un siècle, tuer des millions de gens et en handicaper des dizaines de millions d’autres.Actuellement en phase d’approfondissement, l’enquête de l’OMS a débuté en 2021, après que la Chine a accepté qu’une équipe de l’institution se rende sur son territoire, à Wuhan, épicentre du début de l’épidémie, au prix d’importantes restrictions d’accès, et alors que l’administration Trump accusait en substance le pays d’avoir fait émerger le virus.

De cette première phase d’enquête, l’OMS avait conclu que le virus avait le plus probablement d’abord circulé chez les chauves-souris, avant de devenir transmissible à l’homme, grâce à des mutations naturelles, potentiellement acquises en contaminant d’autres espèces animales. Ces animaux n’ont pas été identifiés à ce jour. La piste d’un virus naturel échappée d’un laboratoire, y est jugée crédible, mais très peu probable. Toutefois, l’OMS a statué sans avoir accès aux infrastructures biologiques du pays.

La phase 2 de l’enquête de l’OMS doit affiner ces premiers résultats, notamment grâce à la capture de chauves-souris – à l’extérieur du territoire chinois, restriction d’accès oblige. Des recherches approfondies devaient être menées sur le patrimoine génétique d’animaux pouvant représenter des vecteurs pour l’homme. Et des échantillons d’eaux usées et de sang collecté à la fin de l’année 2019 devaient également être testés.

Dès août 2021, dans Nature, les enquêteurs de l’OMS avaient indiqué qu’à ce rythme, il deviendrait très vite impossible de déterminer comment le Sars-Cov-2 a fini par infecter l’espèce humaine. « Cela devient de plus en plus difficile car plus le temps passe, plus il est difficile de vraiment comprendre ce qui s’est passé dans ces premiers stades de la pandémie », a précisé ce mercredi la docteure Maria Van Kerkhove, en charge de la lutte contre la pandémie à l’OMS, auteure des premières déclarations laissant entendre l’abandon de l’enquête.

FIGARO/SANTENEWS

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