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L’intérêt que l’on a pour le sexe influerait sur le risque de mourir prématurément selon une nouvelle étude japonaise.
Quel rôle joue l’intérêt que l’on porte au sexe, et a fortiori la libido, sur le risque de mortalité ? C’est pour répondre à cette interrogation qu’une équipe de chercheurs japonais a mené une étude auprès de plus de 20 000 personnes de plus de 40 ans, suivies sur 7 ans.
Ses résultats, publiés dans la revue Plos One (Source 1) et rapportés par le Daily Mail, suggèrent que le manque d’intérêt sexuel serait bien un facteur de risque de mortalité toutes causes confondues, du moins chez les hommes de plus de 40 ans.
En tout, 20 969 personnes (8 558 hommes et 12 411 femmes) de 40 ans et plus ont été recrutés. Toutes résidaient dans la préfecture de Yamagata, à environ 400 km de Tokyo, au Japon. Les participants ont d’abord été interrogés sur leur intérêt pour le sexe : parmi les hommes, 7 032 (82 %) ont ainsi déclaré être intéressés par le sexe, contre 79 % des femmes (9 551 femmes). Les scientifiques ont ensuite suivi les participants pendant sept ans, période au cours de laquelle 503 décès ont été recensés. Sur les 352 décès survenus chez des hommes, seuls 4 % étaient survenus chez des hommes “sexuellement intéressés”, contre 8 % chez les hommes que le sexe n’intéressait pas.
En ajustant ces données avec d’éventuels facteurs de biais (indice de masse corporelle, âge, état matrimonial…), l’équipe de recherche a constaté que les hommes ayant de l’intérêt pour le sexe ont été significativement moins susceptibles de mourir (toutes causes confondues) durant la période de suivi (7 ans). Ils avaient ainsi un risque de décès réduit de 69 %, ce qui n’est pas négligeable. Précisons qu’une telle association n’a pas été retrouvée chez les femmes, sans que les chercheurs ne parviennent à expliquer pourquoi
Rappelant qu’une faible libido est souvent synonyme de mauvaise santé globale (obésité, mauvaise alimentation, problèmes psychiques…), les chercheurs soulignent qu’à l’inverse, libido élevée rime souvent avec activité sexuelle élevée, laquelle permet entre autres de réduire les niveaux de stress. “Une étude plus approfondie est [toutefois] nécessaire pour clarifier les mécanismes qui sous-tendent les effets préventifs de l’intérêt sexuel sur la mortalité”, estiment les chercheurs en conclusion.
Ils ajoutent que les résultats de l’étude “soutiennent cette idée selon laquelle le maintien de l’intérêt sexuel a des effets positifs sur la longévité, en particulier chez les hommes”. Les auteurs approuvent l’initiative du gouvernement canadien, qui a commencé à ajouter l’activité sexuelle comme un des éléments clés du “bien vieillir”, et invitent les autorités de santé à œuvrer dans la même direction, tout en sachant que la sexualité des seniors est un sujet particulièrement tabou.