Manifestation des médecins après la récente attaque meurtrière d’une structure de santé

Plusieurs centaines de médecins sont sortis dans les rues  ce lundi 24 octobre 2022 à Beni pour manifester et décréter « trois journées d’hôpital sans médecin » dans ce territoire de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après une nouvelle attaque rebelle meurtrière ayant visé des structures de santé la semaine dernière, a constaté un correspondant de l’AFP. Cette attaque attribuée aux rebelles ougandais ADF (Forces démocratiques alliées) avait fait 7 morts dont une sœur religieuse, la Dr Sylvie Kavuke.

« Les médecins sont indignés ! », « nous réclamons la reconstruction des hôpitaux incendiés », pouvait-on lire sur des calicots portés par les manifestants, qui ont marché jusqu’à la mairie où un mémorandum a été lu.

Le texte rappelle qu’avant l’attaque de Maboya, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, la communauté médicale du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a subi ces dernières années de nombreux « pillages et incendies », ainsi que des « kidnappings de médecins ».

Le Nord-Kivu est parmi les provinces de l’est de la RDC en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans. Le territoire de Beni est au cœur de la zone d’action du groupe ADF, présenté par le mouvement jihadiste État islamique comme sa branche en Afrique centrale.

Au milieu de cette « insécurité persistante », le personnel médical est « devenu une cible », s’indignent les médecins, en demandant « la sécurisation de toutes les structures de santé », l’autorisation du port d’arme dans les « zones rouges » pour le personnel de garde, une « prime de risque »

« Nous réclamons que la justice soit faite », a également déclaré aux journalistes le Dr Godefroid Mbeho, président du syndicat des médecins de Beni, ajoutant que les « trois jours sans médecins à l’hôpital » décrétés par les manifestants devaient permettre d’alerter « l’autorité compétente ».

« Les hôpitaux ne peuvent en aucun cas être une cible et le personnel soignant et les malades doivent être protégés en toutes circonstances », s’est de son côté alarmé dans un communiqué diffusé dimanche le Dr Denis Mukwege, gynécologue du Sud-Kivu et prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols.

« Ces crimes odieux ne peuvent rester impunis », ajoutait-il. Pour le Dr Mukwege, « la justice est un impératif pour (…) prévenir la répétition des atrocités de masse qui endeuillent chaque famille congolaise depuis plus d’un quart de siècle ».

Katembera Olivier

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :