Nord-Kivu – Lubero : Plus de 150 000 personnes déplacées ont besoin urgemment d’une assistance humanitaire et médicale

Par Deborah NKENGE


À la suite des récents combats dans la zone de santé de Kibirizi au centre de la province du Nord-Kivu, la population a été contrainte de fuir vers le nord pour se mettre à l’abri, principalement dans les localités de Kayna, Kirumba et Kanyabayonga. Selon les données collectées par le comité des déplaces et les évaluations menées par les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF), plus de 150 000 personnes auraient trouvé refuge en quelques jours dans ce territoire, vivant dans le dénuement le plus total, où très peu d’ONG sont présentes. Même si l’accès à la zone est très limité avec les vols humanitaires qui sont suspendus, MSF appelle les acteurs humanitaires à se mobiliser dans les plus brefs délais avant que la situation s’aggrave davantage.

« 87 000 personnes déplacées étaient déjà réfugiées dans la zone de santé de Kibirizi avant de fuir à nouveau. Durant ces six derniers mois, ces familles n’ont reçu aucune assistance médicale et humanitaire, ce qui a des conséquences sur leur état de santé : les cas de malnutrition augmentent chez les enfants et les adultes. Ces personnes manquent de biens de première nécessité et principalement de nourriture. La plupart des personnes déplacées sont hébergées au sein de la communauté qui elle-même subit les effets de la crise », explique Caroline Seguin, coordinatrice des opérations d’urgence pour MSF au Nord-Kivu.

Avant ces nouvelles arrivées, la situation était aussi précaire pour la population hôte, notamment en termes d’accès aux soins. « La majorité́ des structures de santé sont vides : aucun médicament et très peu de patients puisque les soins sont payants et que les habitants n’ont pas les moyens de se soigner. Or, les besoins sanitaires sont immenses, à un moment où les cas de rougeole et de malnutrition augmentent », poursuit Caroline Seguin.

Pour répondre à cette situation d’urgence, les équipes de MSF vont soutenir plusieurs structures de santé dans la zone de santé de Kayna, en fournissant notamment des médicaments et en permettant à la population déplacée et autochtone d’avoir accès à des consultations médicales gratuites.

 

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