Par Deborah NKENGE/ F. RWANAMIZA
En République Démocratique du Congo, l’accès aux soins de santé reste toujours un véritable problème pour un grand nombre de la population.
Le manque criant de personnel médical qualifié et formé, des infrastructures sanitaires adéquates, des médicaments sont des principaux obstacles à la reconstruction du système de santé.
Alors que le pays a ratifié des conventions internationales visant à garantir les soins pour tous, sa concrétisation se fait toujours attendre.
Dans une enquête réalisée par la rédaction santénews.info sur l’accès aux soins de santé de qualité dans la province du Nord-Kivu, six sur les dix personnes interviewées révèlent que l’argent est considéré comme le seul moyen primordial pour être prise en charge , puisque dans beaucoup de structures sanitaires publiques ou privées, l’accès aux soins est conditionné par un paiement au préalable. Un coût élevé pour plusieurs personnes, qui préfèrent recourir à l’automédication ou à la médecine traditionnelle.
Un autre constat est que les patients arrivent souvent dans les hôpitaux à un stade très avancé de la maladie. Dans de nombreux cas, c’est soit après avoir été prise en charge dans des petits centres de santé de manière rudimentaire soit à cause de la distance :
« Je préfère acheter des médicaments à la pharmacie qu’accéder aux structures sanitaires est difficile, mais aussi la qualité des soins qu’on donne. Pour voir un médecin ou un infirmier il faut au moins 3 heures d’attente. » a témoigné Rachel Kimuntu.
Et pourtant l’’automédication est un danger pour la santé alerte pascal MURHULA infirmier au centre de santé de référence de Masisi.
« Elle peut conduire aux allergies, retard de diagnostic, interaction, effets indésirables, erreur de posologie, non respects des dates de péremption, à la mort surtout lorsqu’il y a surdosage ».
… Quid de la Couverture santé universelle ?
Pour faire face à cette situation, l’’État congolais s’est résolu de mettre en œuvre la couverture santé universelle, une vision qui permet d’offrir à la population l’accès aux soins de qualité, sans qu’elle ressente le coût et ne se ruine financièrement.
Mais qu’en est-il de sa matérialisation, 3 ans après sa mise en ouvre ? Pourquoi le projet peine t-il à décoller ? Est-ce une décision précipitée alors que tous les moyens n’étaient pas encore réunis ?
Autant des questions qui taraudent les esprits.
Au ministre de la santé publique, hygiène et prévention Roger Kamba, lui qui était chargé de planifier le processus de sa mise en place de nous prouver le contraire et relever ce défi durant son mandat.