Lundi 6 octobre, la province de la Tshopo a été le théâtre de nouveaux actes de violence visant des professionnels de santé. Deux agents de la Division provinciale de la santé ont été tués par la foule à Yafira, dans le territoire d’Isangi, alors qu’ils étaient en mission officielle dans le cadre de la campagne de vaccination. Selon les témoignages, les victimes étaient soupçonnées par la population locale de pratiquer l’atrophie génitale masculine, une accusation fondée sur des croyances populaires selon lesquelles certains individus provoqueraient une réduction soudaine de la taille et de la fermeté du pénis.
Le même jour, à Ilambi, toujours dans le territoire d’Isangi, deux médecins ont été lynchés puis brûlés vifs dans des circonstances similaires. Ces événements s’inscrivent dans une série de violences meurtrières qui ont déjà coûté la vie à au moins neuf personnes ces derniers mois, toutes accusées à tort d’être impliquées dans des pratiques d’atrophie génitale.
Un autre médecin, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins dans la Tshopo, a échappé de peu à un lynchage ce même lundi. Blessé à la tête, il a été évacué vers Kisangani où il reçoit actuellement des soins.
Ces drames soulignent une fois de plus la gravité des tensions entre certaines communautés et les acteurs du secteur médical, exacerbées par la circulation de rumeurs et de croyances non fondées. Ils appellent à une réponse urgente des autorités locales et nationales pour protéger les agents de santé et rétablir la confiance entre les populations et les institutions sanitaires.