
Les récents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, entre janvier et février 2025, ont entraîné d’importantes pertes en vies humaines, des déplacements massifs de la population, ainsi que des destructions d’infrastructures sanitaires, plongeant la province dans une crise sanitaire.
Dans un entretien avec santenews.info ce vendredi 21 février, le Dr Gaston Lubambo, chef de la division provinciale de la santé du Nord-Kivu, a évoqué une situation sanitaire alarmante dans la province. La région est confrontée à une crise humanitaire complexe, aggravée par la résurgence d’épidémies.
« Outre l’épidémie de Mpox (variole du singe), qui est en cours de gestion, nous faisons face à d’autres maladies telles que le choléra et la fièvre jaune », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’un « accompagnement de proximité » pour les zones touchées.
Selon les acteurs humanitaires du secteur de la santé, la situation du choléra à Goma et dans les zones périphériques reste préoccupante. Au cours de la semaine du 3 au 9 février, une augmentation des cas de choléra a été observée dans l’aire de santé de Buhimba, avec 70 cas notifiés en une semaine près du site de déplacés de Bulengo. Au moins 80 % des cas de choléra signalés dans la province du Nord-Kivu proviennent des sites de déplacés.
Plan de contingence
Dans ce contexte de crise, la division provinciale de la santé a finalisé un plan de contingence pour la prise en charge des blessés au niveau des établissements de soins. Cette mesure vise à renforcer la capacité de réponse du système de santé face à l’afflux de blessés, notamment en raison des conflits armés.
Par ailleurs, la coordination des interventions en réponse à l’épidémie de Mpox a été relancée au niveau provincial, témoignant de l’engagement des autorités à lutter contre cette maladie.
Conscient des besoins urgents, le Dr Lubambo a également mis en avant les efforts déployés pour « assurer l’accompagnement et l’encadrement des zones de santé », malgré des ressources limitées. Cette mission est rendue d’autant plus complexe par la crise humanitaire.
Selon l’OMS, plus de 20 000 cas suspects de Mpox ont été signalés dans le Nord et le Sud-Kivu depuis 2024, dont plus de 6 000 au cours des six dernières semaines.
Malgré ce contexte difficile, les équipes de la division provinciale de la santé restent mobilisées. Le chef de division a appelé à la solidarité de tous les acteurs pour faire face aux défis, en soulignant la complexité de la situation sanitaire au Nord-Kivu.
L’or Kalombo