C’est une grande première en Europe, qui mérite d’être soulignée. Jeudi 16 février 2023, les députés espagnols ont adopté définitivement un texte de loi qui crée un congé menstruel pour les personnes souffrant de règles douloureuses. Si cette mesure est déjà en vigueur ailleurs dans le monde, notamment au Japon ou en Zambie, c’est la première fois qu’un pays européen légifère sur la question.
Concrètement, cette loi permettra que « l’arrêt de travail d’une femme en cas de règles incapacitantes », par exemple résultant de pathologies comme l’endométriose, d’être « reconnu comme une situation spéciale d’incapacité temporaire » de travail. La durée de ce congé, autorisé sur avis médical, sera fixée par le médecin prescripteur et pourra être étendue en présence d’un ou plusieurs symptômes suivants : douleurs intenses, crampes, coliques, nausées, vertiges et vomissements. La sécurité sociale espagnole sera chargée du financement de la mesure.
Notons que cette mesure forte s’inscrit dans un projet de loi portant sur la santé sexuelle et reproductive, et sur l’interruption volontaire de grossesse. D’autres avancées sociales ont été votées, notamment :
- une loi permettant de changer librement de genre à partir de l’âge de 16 ans, via une simple déclaration administrative, et sans avoir à fournir de rapport médical ou à apporter la preuve d’un traitement hormonal,
- la possibilité d’avoir recours à l’IVG dès l’âge de 16 ans sans avoir l’autorisation parentale,
- la suppression du délai de réflexion de 3 jours actuellement en vigueur pour le recours à l’IVG,
- la gratuité des contraceptifs hormonaux, y compris de la pilule du lendemain.
« C’est un jour historique pour les avancées féministes », a salué sur Twitter la ministre de l’Égalité Irene Montero, membre du parti de gauche Podemos. Rappelons que l’actuellement gouvernement espagnol Sanchez compte 14 femmes et 10 hommes.
SANTEMAGAZINE/SANTENEWS