La province du Sud-Kivu fait face à une crise silencieuse mais préoccupante : entre janvier et juillet 2025, plus de 118 000 cas de troubles mentaux ont été enregistrés, selon les données publiées le 10 octobre par la Division Provinciale de la Santé (DPS).
Parmi les pathologies les plus fréquentes :
- Troubles de stress post-traumatique : 10 888 cas (9,2 %)
- Dépression : 6 171 cas (5,2 %)
- Toxicomanie : 2 734 cas (2 %)
- Suicides : 93 cas recensés
Le docteur Michel Maneno, chef de division intérimaire, souligne que cette hausse est étroitement liée aux traumatismes causés par les conflits armés qui secouent la région depuis février. En juillet, les consultations en santé mentale ont triplé, atteignant près de 4 865 visites.
“Parler de santé mentale, c’est aussi parler de paix. Elle ne se limite pas à l’absence de guerre, mais implique un environnement propice à l’épanouissement de chacun”, affirme le Dr Maneno. “Le bien-être intérieur, la dignité et l’équilibre émotionnel sont les fondations d’une société résiliente.”
La DPS appelle la population à adopter des comportements favorables à la santé mentale : acceptation, respect de la dignité humaine, écoute et dialogue. Ces gestes simples peuvent contribuer à réduire les souffrances invisibles qui freinent la réconciliation et le développement.