Tshopo : colère et grève après le meurtre de médecins à Isangi

Lundi matin, les hôpitaux de la province de la Tshopo ont tourné au ralenti. Les médecins ont suspendu leurs activités pour deux jours, en signe de deuil et de protestation. Une semaine plus tôt, quatre agents de santé, dont deux médecins, ont été tués à Isangi dans des circonstances d’une violence extrême. Leurs corps, calcinés, ont été exposés dans des vidéos et des photos diffusées sur les réseaux sociaux, provoquant une onde de choc dans tout le pays.

À l’origine de ces meurtres : des rumeurs persistantes autour de prétendues “atrophies génitales” attribuées à des agents sanitaires en mission de vaccination. Ces accusations, sans fondement, ont alimenté une justice populaire meurtrière. D’autres professionnels ont été pris pour cible à Basoko, Ilambi et Yanfira, certains échappant de peu à la mort.

Le Conseil provincial de l’Ordre des médecins (COPROM) dénonce une série d’attaques criminelles et appelle à l’arrestation immédiate des responsables. Le Dr Jean de Dieu Bosenge Nguma, vice-président du COPROM, précise que seuls les services d’urgence seront assurés pendant la grève. Une marche pacifique prévue ce lundi a été interdite par les autorités urbaines.

À Kisangani, les autorités provinciales et les chefs religieux ont lancé une campagne de sensibilisation pour contrer la désinformation et apaiser les tensions. Le 8 octobre, un jeune homme accusant sans preuve un technicien de la RTNC a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal de paix de Kisangani-Makiso.

Dans un climat de peur et de confusion, les médecins réclament justice, mais aussi reconnaissance. Ils rappellent que derrière chaque blouse blanche se trouve un professionnel engagé, souvent en première ligne, au service de la vie.

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