Sensibilisation pour résister aux antimicrobiens en RDC

 

 

La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue un problème de santé publique en République démocratique du Congo (RDC). La surconsommation d’antimicrobiens, tels que les antibiotiques, ainsi que l’utilisation inappropriée de ces médicaments ont contribué à l’émergence de bactéries, virus, parasites et champignons résistants. Pour lutter contre ce fléau, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) apporte un soutien multiforme à la RDC.

Selon les données de la RAM soumises au système mondial de surveillance de la résistance et de l’utilisation des antimicrobiens de l’OMS (GLASS) en 2022, les taux de résistance aux antibiotiques étaient élevés. Par exemple, les taux de résistance au co-trimoxazole étaient respectivement de 70,69 % et 98,21 % pour Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. La résistance aux céphalosporines de troisième génération était de 97,63 % et 100 % respectivement pour Klebsiella pneumoniae et Salmonella spp. De plus, la résistance à l’imipenème était de 45,38 % et 76,79 % respectivement pour Salmonella spp. et Klebsiella pneumoniae.

Face à cette situation, la sensibilisation de la population à la RAM est une priorité de la stratégie nationale soutenue par l’OMS. L’objectif est d’encourager les personnes à consulterun médecin avant de prendre des antimicrobiens, tels que des antibiotiques, et de les informer des risques liés à l’utilisation de ces médicaments sans prescription médicale.

Les professionnels de santé, y compris les médecins, les pharmaciens, les techniciens de laboratoire et les étudiants en médecine et en pharmacie, sont également impliqués dans la lutte contre la RAM. Des initiatives de sensibilisation sont mises en place pour informer les patients sur l’importance de respecter les doses prescrites et la durée du traitement recommandée. Les étudiants en sciences médicales et pharmaceutiques sont formés sur les dangers de la RAM et sont encouragés à transmettre ces connaissances lorsqu’ils seront en exercice.

La RDC met en place des mesures coercitives pour réglementer la circulation et la consommation des antimicrobiens. Les officines illégales sont fermées et leurs responsables sont traduits en justice. Les formations sanitaires qui délivrent des antibiotiques sans résultats de laboratoire sont sanctionnées. Le pays encourage également l’usage rationnel des antimicrobiens dans les secteurs de la santé humaine, animale, végétale et environnementale.

Pour renforcer la surveillance de la RAM, l’OMS soutient la RDC dans l’extension de son réseau de surveillance et la formation du personnel des sites de surveillance. Des sites sentinelles de surveillance ont été implantés dans la province du Kwilu, portant à six le nombre total de sites de surveillance dans le pays.

La sensibilisation et les mesures prises pour lutter contre la RAM sont essentielles pour préserver l’efficacité des antimicrobiens en RDC. Il est important de promouvoir une utilisation responsable et appropriée de ces médicaments, afin de limiter la propagation de la résistance aux antimicrobiens. La collaboration entre les autorités sanitaires, les professionnels de santé et la population est cruciale pour relever ce défi et préserver l’efficacité des traitements antimicrobiens en RDC.

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