Elle se manifeste par une perte de conscience, des troubles du mouvement ou des sensations ainsi que d’humeur ou des fonctions cognitives…
L’Epilepsie, elle est aussi, une affection neurologique qui affecte tout le monde et à n’importe quel âge.
Dans le monde, environ 50 millions de personnes en sont atteintes, d’après l’organisation mondiale de la santé, ce qui en fait l’une des affections neurologiques les plus fréquentes après la migraine.
A en croire l’Organisation mondiale de la santé , près de 80 % des personnes souffrant d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le risque de décès prématuré chez les personnes atteintes d’épilepsie est près de trois fois plus élevé que dans la population générale.
Près des trois quarts des personnes affectées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne bénéficient pas du traitement dont elles ont besoin.
Les personnes atteintes et leur famille peuvent être confrontées à la stigmatisation et à des discriminations dans de nombreuses régions du monde.
En Afrique en général et en Republique Démocratique du Congo en particulier, c’est le trouble neurologique le plus fréquent. Pour autant, l’épilepsie reste affligée d’une très mauvaise image et continue de faire peur.
D’ailleurs dans certains milieux, la personne souffrant de cette maladie est accusée d’être « envoutée », ce qui, le plus souvent, n’est pas le cas, selon plusieurs témoignages.
…Focus sur les victimes …
SANTENEWS est allé à la rencontre de ces quelques victimes, des récits de vies, remplis d’émotions et des témoignages qui nous ont permis d’aller au delà du voile et de decouvrir leur quotidien.
« Je maitrisais les cours avec lenteur et ratais beaucoup de choses du fait de la stigmatisation des collègues de classe. Même dans l’entourage, lorsque je venais manger, il y avait de cris du genre, attention, il va vous contaminer. La parole de Dieu et ma mère m’ont encouragé à persévérer pour qu’un jour j’atteigne l’objectif d’être médecin pour soigner les autres », a témoigné un médecin généraliste de trente ans.
L’ épilepsie n’est pas une maladie infectieuse , ni contagieuse, encore moins mystico-réligieuse contraitement à ce que raconte le commun de mortel .
Les causes génétiques, des infections, des traumatismes crâniens, des malformations et tumeurs cérébrales, l’accident vasculaire cérébral (AVC), et l’alcool sont souvent à la base de l’épilepsie.
« Beaucoup ont perdu leur emploi parce qu’elles font des crises d’épilepsie.
On a vu aussi des enfants dans les milieux scolaires renvoyés des écoles parce qu’ils font des crises d’épilepsie. On a vu aussi des gens perdre leur mariage» regrette Tania MANZONGANI.
Pour sa part Esther Kimpa revient sur son quotidien à l’école
« cette maladie avait porté préjudice à mes études depuis l’école primaire, je voulais même arrêter parce-ce que j’avais honte. On m’accusait d’être sorcière puisque étant orpheline pour eux j’ai sacrifié mes parents. Dans mon entourage, personne ne voulait manger avec moi, la raison était que j’ allait les contaminé»
…Vivre au quotidien avec l’épilepsie…
Si le traitement de l’épilepsie est efficace, il est souvent possible de vivre, d’étudier et de travailler normalement. Demandez conseil à votre médecin si vous envisagez une grossesse ou la pratique d’un sport. Des mesures et aides spécifiques peuvent aussi être utiles en cas d’épilepsie sévère.
Ainsi, il est conseillé, d’avoir une alimentation équilibrée, riche en calcium et vitamines D car les antiépileptiques favorisent la déminéralisation osseuse et prendre les repas à des heures fixes.
D’éviter la consommation de substances excitantes tel que (alcool, tabac, café, thé, drogue, cocaïne etc…).
Dormir suffisamment et évitez les états de stress physique ou psychique.
Comment agir face à une grise d’épilepsie ?
Pendant la crise
► Ce qu’il faut faire :
– Dès la survenue de la crise, il faut immédiatement sécuriser la victime, c’est-à-dire : dégager l’espace et éloigner d’elle tout ce qui pourrait la blesser : meubles, objets, outils, sources de chaleur…
– placer un oreiller, des coussins ou des vêtements sous sa tête pour la protéger.
– ôter les lunettes si la personne en porte.
– desserrer ses vêtements, col, ceinture.
– la mettre dès que possible en position latérale de sécurité (PLS).
– ne pas chercher à transporter la personne, sauf si elle se trouve dans un lieu dangereux : route, escalier, bord de l’eau, proximité immédiate d’un feu ou d’un sinistre.
– si possible, noter l’heure de début et fin de la crise, la durée de celle-ci est une information importante pour le médecin.
►Ce qu’il ne faut pas faire :
– ne pas gêner ses mouvements.
– ne pas essayer de l’asseoir.
– ne pas lui donner à boire.
– ne pas lui donner des médicaments.
– il ne faut rien mettre dans la bouche d’une personne en train de faire une crise d’épilepsie.
Après la crise
► Ce qu’il faut faire :
– rassurer la personne, lui expliquer ce qui vient de lui arriver, lui rappeler où elle est, qui vous êtes. Car lorsque la personne a retrouvé sa conscience, elle est le plus souvent désorientée.
– La laisser récupérer : après une crise d’épilepsie, la victime est souvent très fatiguée. Elle peut avoir besoin de repos.
– Demeurer auprès d’elle jusqu’à ce que la période pendant laquelle elle est confuse soit passée.
► Ce qu’il ne faut pas faire :
– ne pas donner tout de suite à boire. Il faut attendre que la personne ait repris complètement ses esprits.
Ainsi cette crise qui paraît pour certains comme une malédiction ou envoûtement ne l’est pas et peut se faire soigner comme tout autre maladie.
Deborah NKENGE